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toxique

  • Visite d'inspection citoyenne de l'incinérateur du Smictom à l'Hôpital Rabelais, Chinon

    Lundi 03.05.10 Récit de la Visite Nous étions quatre au rendez-vous vendredi dernier 30.04.10, pour faire une inspection citoyenne de l'incinérateur du Smictom à l'hôpital Rabelais. Les grilles de l'installation classée ICPE étaient grandes ouvertes, pas de panneaux, rien pour indiquer au promeneur qu'il fait fausse route. Nous avons contourné le bâtiment et avons trouvé un camion en attente de déchargement. Sa cargaison de bidons vides en provenance des établissements Pascault, récupérateur à Descartes, suintait et une odeur chimique flottait à l'arrière du véhicule. Nous avons soulevé le rideau plastique qui ferme l'espace de déchargement et avons fait quelques clichés. incinerateur au 30.04.10 30.jpgL’intérieur ne présentait pas un désordre manifeste sans pour autant être un exemple de propreté. Le tas face aux portes était composé de sacs de déchet pas seulement noirs, sans que nous n’ayons identifié de sacs jaunes. Par contre nous avons photographié des cartons pliés qui traînaient au sol et dans le tas. A l'extérieur, un conteneur contenait un kit permettant de stopper les fuites du fuel qui sert sans doute à monter le four en température. La réserve de fuel est de 15.000 litres. A proximité de ce conteneur il y a un dépôt de ferrailles en vrac, morceaux de poussette, tubes et tôle tordues par la chaleur, un peu comme ces anciens dépôts sauvages de coin de bois. Ce site industriel n’est pas très bien tenu du point de vue de la propreté des abords.
    Un des buts de notre visite était de déceler un éventuel lien entre la pollution de l'eau potable de l'hôpital et le site de VonRoll. Un homme, visiblement le chef, très agacé par notre présence nous a pourtant accompagné jusqu'à deux bacs de rétention des eaux de ruissellement des plateformes notamment celle qui reçoit les bennes de collecte des cendres. Les deux bacs sont en très mauvais état, on se demande si l'un des deux sert encore à quelque chose. Le reste des eaux de pluies, après avoir nettoyé la cendre et dilué les différentes taches constatées partout au sol, est collecté dans un grand bassin recouvert d'une bâche. Reste à connaître le sort qui lui est réservé. Nous avons ensuite constaté la vétusté de la conduite qui alimente l'hôpital en eau chaude.
    L'inspection terminée, les grilles étant refermées, nous avons attendu que la gendarmerie appelée par le chef nous délivre après les vérifications d'usage. Nous avons constaté qu'il s'agit d’un site qui pourrait être celui d’une usine banale peu scrupuleuse de l’entretien de ses abords, or, ce n’est pas du tout une usine banale.

    Premières observations :

    - nous pouvons affirmer que l'incinérateur brûle des plastiques provenant de collectes de l'industrie chimique, et aussi du fuel.

    - nous avons constaté que les éléments de traitement des eaux de surfaces sont vétustes.

    - enfin, notre vraie découverte est le résultat de la discussion avec le chef et un employé : des déchets médicaux radioactifs provenant de l'hôpital y sont incinérés :

    • or, il n'y a pas sur ce site de panneau de mise en garde annonçant "attention danger radioactivité", panneau qui doit être présent sur tous les sites manipulant des produits radioactifs. Et pour pouvoir être incinérés, ces produits sont forcément sortis de leur containers de protection.
    • et la procédure de contrôle du niveau de radio-activité est hallucinante : quand un camion de déchets radioactifs arrive sur le site, il passe un portique de détection à l'entrée et si le niveau de radioactivité émis est supérieur à un certain seuil (quel seuil ?), le camion recule en marche en arrière et se gare sur un petit parking prévu à cet effet tout près de l'entrée (où aucun panneau n'indique "installation à risques, danger, interdit au public, manipulation de déchets radioactifs", il n'y a absolument rien d'écrit à l'entrée, même pas "Smictom"), et il attend que son niveau de radio-activité externe ait suffisamment baissé (ce sont théoriquement des produits à courtes durées de vie) pour être en dessous du "seuil". Cela fait, il entre sur le site, et les produits sont déchargés pour être incinérés selon une procédure de transvasement que nous ne connaissons pas encore.
    • de plus, d'après un délégué éminent au Smictom, aucune info digne de ce nom n'a jamais été transmise aux délégués aux Smictom - ni a fortiori au grand public - sur cet aspect des activités de l'incinérateur (nature, quantité, provenance des déchets radioactifs), et rien ne dit que ce sont seulement les déchets de l'Hôpital Rabelais.

    D'ores et déjà, et a priori, l'Arrêté Ministériel du 20/09/2002, Article 8b (http://www.ineris.fr/aida/?q=consult_doc/consultation/2.250.190.28.8.1911), qui régit les incinérateurs de déchets ménagers et assimilés tel que le nôtre, interdit l'incinération de déchets radioactifs provenant d'établissements de soins :

    "b) Déchets d'activités de soins à risques infectieux et assimilés

    l° Il est interdit de procéder à l'incinération des déchets suivants, même provenant d'établissements de soins :

    - de lots de sels d'argent, produits chimiques utilisés pour les opérations de développement, clichés radiographiques périmés... ;
    - de lots de déchets à risques chimiques et toxiques ;
    - de lots de déchets mercuriels ;
    - des déchets radioactifs ;
    - des pièces anatomiques et cadavres d'animaux destinés à la crémation ou à l'inhumation."

    Nous allons donc essayer de comprendre pourquoi l'incinérateur du SMICTOM à l'Hôpital Rabelais traite des déchets radioactifs, en vertu de quelle dérogation... et le faire savoir, puisque personne ne semble être au courant à ce jour.

    D’autres contrôles citoyens devraient permettre d’approfondir toutes ces observations.

    Pour finir, Von Roll Inova a porté plainte lors de la première visite de contrôle d'un des membres du collectif, accompagné de sa fille, sur leur site il y a 15 jours, et a aussi porté plainte contre les 4 membres du collectif qui ont effectué ce dernier contrôle du vendredi 30 avril 2010. Ces personnes devraient être convoquées prochainement à la Gendarmerie pour enregistrement des dépositions...

    Communiqué de l'atelier de travail pour l'organisation des actions du Collectif : chinon-environnement-workshop@samizdat.net

  • Un appel du Collectif Chinonais Environnement aux habitants des 75 communes membres du Smictom

    Vos Conseils Municipaux doivent décider ce lundi 3 mai en réunion du Smictom de la construction ou non d'un nouvel incinérateur de déchets deux fois plus gros que l'incinérateur actuel, qui lui même était déjà trop gros par rapport à nos besoins réels. Si la décision est prise de construire ce nouvel incinérateur, les 75 communes membres du Smictom, par conséquent vous-mêmes in fine, vont s'endetter de 45 millions d'euros au minimum, remboursables sur 25 ans.

    En tant qu'habitant de l'une de ces communes, avez-vous été informé et consulté sur ce choix qui vous concerne pourtant au premier chef, puisqu'il s'agit de votre argent, de votre santé et de votre environnement ?

    Vous triez vos déchets recyclables de mieux en mieux, vous compostez vos déchets fermentescibles de plus en plus, et pourtant, vous payez quand même de plus en plus cher pour l'élimination de vos déchets résiduels. Avec la construction de ce nouvel incinérateur, à la taille démesurée par rapport aux besoins réels, cette tendance à la hausse de la taxe "ordures ménagères" va s'aggraver, afin de rembourser cet emprunt, et afin de payer à la multinationale Von Roll Inova les coûts de fonctionnement de ce nouvel incinérateur sur la base "garantie" de 40.000 tonnes de déchets ménagers incinérés par an, alors qu'en 2009, par exemple, nous n'en avons fourni que 16.362 tonnes à l'incinérateur actuel (source : www.smictom.com). Et ce chiffre va continuer à décroître avec les très nombreuses mesures incitatives à la réduction des déchets ménagers qui se mettent en place en ce moment.

    N'importe quelle autre solution respectueuse de la santé publique et de l'environnement (recyclage complet des matières plastiques, compostage des fermentescibles, méthanisation, enfouissement contrôlé des rebuts dans l'un des deux centres techniques du département prévus à cet effet et largement en sous-capacité) coûte aux contribuables environ deux fois moins cher que l'incinération. Alors pourquoi cet entêtement à vouloir choisir une solution dépassée, onéreuse, inutile et dangereuse ?

    M. Duvergne, maire de Chinon et Président du Smictom, et vos propres délégués au Smictom, ont choisi de construire cet incinérateur, au cas où il en soit décidé ainsi le 3 mai, au pire endroit possible pour une telle installation classée à risques et théoriquement sous très haute surveillance :

    http://collectifchinonaisenvironnement.hautetfort.com/images/vue-du-ciel-incinera%231D965F.jpg

    Photo : vue aérienne de l'Hôpital Rabelais/Clinique Jeanne d'Arc, Chinon-Saint Benoît et site de l'incinérateur (actuel et en projet).

    le Centre Hospitalier du Chinonais, sur un terrain, comble de l'ironie, vendu à cet effet par l'Hôpital Rabelais au Smictom. Les premiers frappés par la toxicité d'une telle usine rejetant dans l'atmosphère des dioxines, des furanes, du mercure, des métaux lourds (arsenic, plomb, chrome, etc...), seront : le personnel du Centre Hospitalier (939 salariés), les centaines de patients en résidence de très longue durée (des enfants atteints de troubles mentaux, des personnes en Maison d'Accueil Spécialisée, en Unité de Soins de Longue Durée et en Établissement d'Hébergement  pour Personnes Agées Dépendantes), ainsi que les familles habitants les hameaux des Pins et des Vallées de Basse.

    On nous dit que l'incinération est la meilleure solution parce qu'elle permettrait de léguer une planète plus propre à nos enfants. Mais sur le site web du Smictom, nous lisons qu'en 2009, l'incinérateur à produit 4.095 tonnes de cendres toxiques qu'il a fallu stocker au centre d'enfouissement technique de classe 2 de La Celle Guénand (37), et 751 tonnes de suie de fumée extrêmement toxique (les REFIOM) qui ont été envoyées en Allemagne pour y être enfouies dans d'anciennes mines de sel, ces mêmes mines qui sont actuellement en train de se remplir d'eau et qui constituent aujourd'hui une menace majeure d'empoissonnement des rivières souterraines et des nappes phréatiques. Par ailleurs, pour chaque tonne de déchets incinérés, c'est une tonne de CO2 qui est rejetée dans l'atmosphère, comme nous l'ont montré les experts indépendants qui se sont déplacés à Chinon pour nous informer. Au total, l'empreinte écologique de l'incinération est absolument désastreuse.

    Souhaitez-vous vraiment que l'élimination de vos déchets soit à ce prix humain, environnemental et financier ?

    Le Conseil Général d'Indre et Loire, les Maires Adjoints de Chinon, le sénateur Yves Dauge, le ministre et député Hervé Novelli ainsi que beaucoup d'autres, ont demandé expressément à M. Duvergne d'attendre pour prendre toute décision la fin de la révision du Schéma Départemental d'Élimination des Déchets, soit fin 2011 ou début 2012. Cette révision à lieu dans la concertation et le respect des règles de la démocratie participative. Alors pourquoi M. Duvergne s'obstine-t-il à vouloir passer en force et à mettre ainsi le Chinonais en porte à faux par rapport aux solutions que le Département dans son ensemble est en train de mettre sur pieds démocratiquement et solidairement ?

    Il n'est pas trop tard pour appeler vos Conseillers Municipaux et vos Maires à la plus grande prudence dans le choix qu'ils vont devoir faire en votre nom le lundi 3 mai. Allez les voir, téléphonez leur, et faites en sorte qu'ils disposent d'informations objectives à mettre en regard de la propagande mensongère du Président du Smictom allié à la multinationale Von Roll Inova, qui, toutes proportions gardées, est un peu le Monsanto de l'incinération.

    La réunion du Smictom se déroule en public, le lundi 3 mai à 17h30, à la Mairie de Chinon. Nous vous appelons à venir y assister, si vous le pouvez, afin de témoigner par votre présence de la mobilisation et de l'inquiétude des habitants.

    Collectif Chinonais Environnement